Noël à 3 voix : “Un salut à entendre, à voir et à porter…”

Noël à 3 voix : “Un salut à entendre, à voir et à porter…”

Esaïe 52, 7-10 / Luc 2, 21-35 / Jean 1, 1-18   “Un salut à entendre, à voir, à porter…”

Un salut à entendre

 (Esaïe) / Pasteur Pierre Blanzat

Qui donc a dit : « on reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait quand il s’en va »…  Jacques Prévert je crois … et le chanteur Renaud de compléter… « quand le mien est parti cela a fait un boucan d’enfer ! »

… je laisse volontiers aux poètes et aux chanteurs la place de « prophète de malheur », parce qu’aujourd’hui, moi, Esaïe, enfin je suis devenu prophète du bonheur ! … et je ne vais pas gâcher ma joie !

Ah ! c’est comme si j’étais devenu un autre homme ! …un nouveau, un « deutéro-Esaïe » qui sait ! C’est le bonheur aujourd’hui que je vous dis !

Oui mes frères, mes sœurs, c’est un bonheur que je vous annonce au cœur de cet exil babylonien !

Certes je sais bien que le nom de Babylone continuera toujours à faire frémir et à menacer les enfants du Seigneur… La captivité babylonienne elle ne concerne pas qu’Israël demandez à mon lointain petit neveux le jeune Luther… demandez aux chrétiens d’Irak et d’Iran du début du troisième millénaire si l’enfer de Babylone ne continue pas à les harceler.

Mais Babylone va tomber ! … c’est annoncé ! Et la liberté arrive…écoutez ! Ecoutez ! Dressez l’oreille…. ce ne sont pas les bruit de bottes sur le pavé…pas de chars ni de blindés… ce sont des pas tout légers…

« Oui, qu’ils sont beaux, sur les montagnes, les pas de celui qui porte la bonne nouvelle »…

Alors amis Poètes, amis musiciens, rangez pour un temps votre artillerie lourde ! Prenez vos plumes les plus légères.. et donnez-nous de pouvoir les entendre les pas légers des anges : car c’est ainsi que l’on reconnaît à coup sûr le bonheur :

son pas est si léger quand il vient vers nous !

Siméon (Pasteure Edina Pulaï)

Merci cher ami ! Grâce à tes prophéties que je me tiens encore debout malgré mon âge, car tu sais là encore j’écoute mais ce n’est pas aussi facile à entendre après toutes ces années en position d’attente et d’espérance.

Mais aujourd’hui c’est un jour spécial c’est pour cela je fais entendre ma voix tremblante en chantant car « Dieu m’a exaucé », enfin cela relève le sens de min prénom pour mieux porter. Cette écoute a deux sens : oui, l’Eternel Dieu a écouté, et moi-même, je me place à l’Ecoute de l’Eternel.

Car c’est comme cela que j’ai pu entendre Dieu me parler, Cela aussi est à la portée de tout le monde, même pour celui qui ne serait pas convaincu qu’il y a quelqu’un qui l’écouterait et qui lui parlerait dans la prière, rien est impossible pour Dieu !

Ne soyez pas étonnés quand même si vous avez l’impression qu’on essaie vous sortir de votre zone de confort. C’était ainsi pour les parents de cet enfant Jésus. Quand je leur chantais ma joie et je leur expliquais comment la Parole s’accomplit et la lumière grandit pour nous et pour le monde, ils furent étonnés. Comme s’ils avaient trop d’informations à comprendre. Déjà je les trouve courageux et très confiants. Depuis le début de leur aventure les visites des messagers défilent autour d’eux, On dirait que leur chemin est tracé et en même temps ils contribuent largement : ils sont les premiers à entendre que leurs enfants qu’ils considèrent trésor précieux « causera la chute ou le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe qui provoquera la contradiction, et il mettra ainsi en pleine lumière les pensées cachées dans le cœur de beaucoup. »

Jean (Pasteur Christian Bouzy)

Parole qui vient vers nous non avec des bruits de botte mais avec des pas tout légers, dis-tu Esaïe.  Parole de Dieu qui nous écoute d’abord puis nous interpelle et nous étonne ensuite, dis-tu Syméon. Je vous rejoins, et en communion avec vous je veux me mettre à l’écoute de cette Parole de Dieu.  car en effet, moi Jean, j’en suis pleinement convaincu, c’est la PAROLE qui est au commencement de tout. C’est la Parole qui créée la vie et qui fait exister ce qui n’existe pas… et par-dessus-tout, c’est la Parole qui me permet de devenir enfant de Dieu. Je dis par-dessus-tout, car pour moi c’est central: entendre une Parole qui me donne de découvrir que vous et moi, nous ne sommes pas rien, nous ne sommes pas des pions perdus dans une foule anonyme. Nous sommes appelés par notre nom, nous sommes aimés par Dieu et uniques à ses yeux, comme un père aime chacun de ses enfants.

Les sciences humaines nous le disent à leur manière ; pour grandir et se développer, un jeune enfant a besoin d’entendre la voix de ses parents. C’est une nourriture affective et mentale aussi vitale que le lait maternel. Et d’ailleurs, au XIII° s, un empereur du St Empire germanique a proposé une expérience totalement diabolique : il a ordonné à des nourrices d’allaiter 6 nouveaux nés, avec la défense de leur parler. Ils voulaient savoir s’ils parleraient hébreu, grec, latin ou arabe , pensez vous !!?? L’expérience a vite tourné court, car les nouveau-nés sont tous morts au bout de qqs mois.

Ainsi, la parole d’une mère ou d’un père est une nourriture essentielle pour vivre. Que serions-nous sans la caresse des mots chuchotés, sans les contes, les prières ou les chants de nos parents ? Oui c’est certain, la parole est essentielle, les paroles humaines et par-dessus tout la Parole avec un P majuscule, la parole de Dieu qui est la source de toutes les paroles qui donnent vie. Cette parole qui nous dit que « nous sommes nés du désir de Dieu » et non du hasard de la chair ou du sang…

  1. Un salut à voir

Esaïe (Pasteur Pierre Blanzat)

Alors oui tendez l’oreille ! aux mots de tendresse chuchotés, comme aux pas légers d’un enfant qui résonnent comme une promesse. Car ce que nos oreilles déjà commencent à percevoir, nos yeux vont enfin le voir !

Le salut… ce n’est pas qu’un discours, ce n’est pas qu’un « on dit » qui circule de bouches à oreilles une fois par semaine ou une fois par an !

Ca y est ! c’est pour aujourd’hui, le temps où nos yeux voient enfin !

Ce sont les guetteurs de l’aube qui crient de joie !

Ils n’ont pas guetté en vain la nuit durant !

Malgré leurs pleurs ils n’ont pas fermé les yeux devant les ruines de Jérusalem,

Malgré l’obscurité et la violence du monde ils n’ont pas éteint leur ardente attente, leur désir immense de paix, leur foi pour d’autres lendemains,

Malgré la nuit qui sait vrai parfois semble sans fin, ils savent qu’un nouveau jour se lève, que depuis les origines du monde, lorsqu’il y a un soir, il y a aussi… un matin.

Siméon (Pasteure Edina Pulaï)

Oui, c’est ça un matin de soleil ! Je n’aurais jamais cru ce serait ainsi. Tout en restant fidèle la longue attente a obscurci petit à petit ma vie. Tout à l’heure je me plaignais de problème d’audition et là, tu ajoutes une couche : problème de vue, d’ailleurs ce n’est pas étonnant que je sois encore plus ennuyé vue la vitesse de lumière par rapport au son.

Mais à ma plus grande surprise en regardant cet enfant mes yeux fatigués ont vu une grande lumière ! C’est encore plus extraordinaire. Comme vous le savez j’arrive dans ce temple poussé par l’Esprit, ce Souffle qui était à l’extérieur de moi est devenu le mien, celui de vocation et de service. Ce n’est pas seulement le Souffle appartenant à Dieu, c’est ce souffle de Dieu qui m’est donné et qui maintenant m’anime. De cela aussi, nous sommes capables, c’est une promesse et c’est plus qu’une promesse car déjà ce souffle est en nous dès lors que nous sommes humains et vivants.

Grâce à ce Souffle je vois le salut de Dieu de mes yeux maintenant. Même tout petit comme un bébé, ce salut est bien réel. La preuve, que je sens tomber des chaînes qui me liaient, je sens une Paix, une plénitude.

Jean (Pasteur Christian Bouzy)

Oh que c’est beau ce que tu dis  Syméon,  en regardant ce petit enfant, tu as vu une grande lumière. Figure-toi que moi Jean, je n’ai pas eu la chance de voir l’enfant Jésus et de le porter comme toi. Car je suis arrivé bien après. Mais je me suis mis à prier et à méditer les écritures Alors, en mon for intérieur j’ai compris que la Parole de Dieu qui s’est manifestée en Jésus n’est pas un discours creux ou une parole en l’air ou une promesse sans lendemain. C’est une parole qui s’engage pour nous. C’est une parole qui agit et fait naître du nouveau. C’est une parole qui prend corps et s’incarne dans notre existence, et alors cela se voit. Et je suis sûr que vous comme moi, vous avez des exemples précis de paroles qui ont été décisives et qui ont changé le cours d’une vie. En relisant les écritures bien-sûr mais aussi en relisant votre propre histoire. Pour ce qui me concerne en tout cas, combien de fois déjà j’ai entendu une Parole qui m’a donné du courage à un moment de forte déprime. Une parole qui m’ a reboosté et redonné confiance après un échec cuisant. Combien de fois j’ai  été bousculé par une parole qui m’ a poussé presque malgré moi à ouvrir ma porte à celui qui m’ irritait… Bref, la Parole de Dieu prend chair dans notre histoire de multiples manières, en Jésus d’abord et avant tout, mais aussi par une multitude d’évènements et de commencements, et cela se voit assurément, comme l’aurore qui se lève dans la nuit.

  1. Un salut à porter : avec nos pieds, nos bras et nos vies

 Esaïe (Pasteur Pierre Blanzat)

Alors venez et mettez vos basquets, vos sandales, vos chaussures montantes, vos bottes de neige ou de 7 lieux… peu importe, « trouvez une chaussure à votre pied » et lancez-vous !

Car cette parole qui nous a donné du courage, qui commence déjà à prendre chair dans notre vie, qui inaugure un temps nouveau, il nous faut l’annoncer, la partager, la porter aux autres… et je crois que cela commence avec nos pieds.

Contrairement aux idées reçues ce n’est pas si bête – les pieds, non seulement c’est ce qui assure que l’on est bien en prise avec la réalité…. quand on a bien les pieds sur terre, cela nous évite de divaguer et de nous gargariser de paroles en l’air !

Oui : « la Parole se fait chair en commençant par les pieds » … c’est la vérité !

Par les pieds pour que nous n’oublions jamais la terre où la parole doit germée,

Par les pieds pour que nous ne cession jamais de marcher, de nous laisser déplacer, d’aller nous rencontrer !

Oui on porte le salut d’abord avec ses pieds !

Siméon  (Pasteure Edina Pulaï)

Je vous ai dit l’Esprit m’a poussé au temple, mes pieds avaient du mal à suivre. Après avoir entendu et vu le salut, mon désir, ma curiosité étaient immense donc j’ai trainé mes jambes jusqu’ici pour porter le salut dans mes propres bras. Quelle confiance de Marie et de Joseph envers moi : je reçois Jésus dans mes bras tremblotants et je mets à bénir tout le monde, à rayonner de bénédiction : je bénis Dieu, je bénis l’enfant, et je bénis ce jeune couple qui pourra faire un pas de plus dans la conscience de l’immense potentiel de leur enfant.

Porter le salut tant que c’est tout petit, ça tient facilement dans mes bras, ce n’est pas lourd, là encore je peux. Mais je pense à la suite : Jésus, l’homme, serait-il toujours portable ? Car pour nous humains, ni le péché ni la croix ne sont portables, (voir insupportable). Ce qui me rassure et réconforte pour aller en paix que c’est Lui, Jésus qui porte mes péchés, et sa croix moi je suis l’instrument. Le salut appelé à se réaliser par Jésus va se jouer au fond des cœurs et des consciences, au fond du cœur et de la conscience de chaque personne, de chacune et chacun d’entre nous.

Jean (Pasteur Christian Bouzy)

Oui porter la Bonne nouvelle avec nos pieds déjà usés, nos mains et nos bras maladroits. On ne peut pas mettre sous le boisseau cette Parole qui nous atteste que nous sommes enfants de Dieu. On ne peut pas garder en secret cette Parole qui est vie et lumière pour notre existence . Il nous faut la porter bien haut afin qu’elle éclaire d’autres personnes. Il nous faut  témoigner partout de de la lumière à la suite de Jean le baptiste, en se souvenant toujours que nous ne sommes pas nous-mêmes la lumière. Nous sommes simplement des miroirs qui reflètent plus ou moins fidèlement la lumière, mais la source de la Lumière nous ne la possédons pas, elle nous échappe. De même que nous échappe aussi ce que les autres feront de la lumière que nous reflétons.

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