L’Edito de Septembre : Rentrer ou ne pas rentrer… telle est la question

L’Edito de Septembre : Rentrer ou ne pas rentrer… telle est la question

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« Rentrer… ou ne pas rentrer… telle est la question ! »

Pardonnez-moi de détourner Hamlet, mais voici que Septembre pointe son nez, et pour les scolaires et les étudiants comme pour beaucoup d’autres (associations, églises…), c’est l’heure de l’habituelle et traditionnelle « rentrée »… Sauf qu’en cette année – atypique s’il en est- rien ne saurait être habituel ! La moindre collectivité locale comme la société dans son ensemble se trouvent contraintes de naviguer encore à vue… et bien audacieux  qui se risquerait à faire des prévisions sur une date de « sortie de crise » !

L’alternative « Faut-il rentrer ou bien… sortir ? »… devient un dilemme cornélien : Faut-il rester encore chez soi ? Faut-il sortir et reprendre ses activités ? Faut-il vite retrouver nos agendas et nos rythmes familiers ou au contraire sortir des sentiers rebattus et inventer de nouveaux chemins ? Dans ces temps certes « déconfinés » mais encore proches du seuil d’alerte, où il vaut mieux se promener avec en poche, un plan de ville bien à jour pour pouvoir vérifier si le trottoir où vous marchez, vous oblige ou non à porter un masque (!)… Il n’est vraiment pas simple de savoir quelle attitude adopter !

Entre risques sanitaires et enjeux économiques, entre principe de précaution et urgence grandissante de rompre un isolement que l’on sait à la longue mortifère, nous sommes aux prises avec des tensions contradictoires. Ces tensions peuvent certes nous paralyser – comme lorsqu’on se trouve au défi d’une synthèse impossible… mais elles peuvent aussi nous faire explorer une certaine « dynamique du provisoire ». Dynamique qui n’est étrangère ni à la Réforme, ni surtout à l’évangile lui-même !

Au moment où vous allez recevoir la « convocation » pour l’Assemblée Générale de notre paroisse, il n’est sans doute pas inutile de se souvenir que dans le grec du Nouveau Testament le mot même qui désigne l’Eglise, « Ekklesia », suppose une assemblée « convoquée », ou plus exactement « appelée du dehors ». Depuis l’Exode, jusqu’à l’appel et l’envoi des disciples en mission, en passant par nombre de paraboles de l’évangile, il semble bien que le chemin du salut, prend souvent la forme non pas d’une rentrée mais d’une sortie, d’une brèche, d’une ouverture…

Le samedi 12 septembre, au Grand temple, nous tiendrons notre AG en respectant naturellement les consignes sanitaires, et nous prendrons le temps non seulement de revenir sur l’année écoulée mais aussi de nous écouter et de partager les réflexions, les questions, les intuitions qui naissent de cette situation très singulière dans laquelle nous sommes plongés et où Dieu nous convoque pourtant pour être, encore et toujours, des témoins de son amour pour le monde. Je vous invite d’ailleurs vivement si vous ne l’avez pas déjà fait, à prendre quelques minutes pour répondre au court questionnaire  ou sur grandtemple.fr, qui nous permet d’engager la réflexion dès aujourd’hui, pour mieux penser la vie de demain !

Nous voilà donc plongés ensemble dans une forme d’aventure, car c’est un fait : nous pouvons faire de ce temps un peu « tâtonnant », un temps réellement stimulant ! La « dynamique du provisoire », c’est toujours le temps opportun pour apprendre à être attentif, à écouter, discerner, saisir, imaginer, créer, mais aussi à prier, se confier, s’engager, essayer,… en un mot la dynamique du provisoire c’est la dynamique-même du vivant !

C’est pourquoi, n’en déplaise à Shakespeare et à Corneille, je crois profondément que l’Esprit Saint nous pousse toujours à écrire une autre histoire, non pas des tragédies à rallonge, mais une simple nouvelle, une bonne nouvelle pétrie d’espérance : l’évangile qu’il nous faut encore écrire aujourd’hui.

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