Méditation de Noël par Peter Hanson

Méditation de Noël par Peter Hanson

Il existe une tradition dans presque toute l’Amérique latine appelée « Las Posadas. » Dans cette tradition, les fidèles rejouent Marie et Joseph (accompagnés d’une foule de chanteurs) qui vont de porte en porte à Bethleem, à la recherche de Posada, un mot espagnol qui pourrait être traduit comme une auberge, là où un voyageur peut passer la nuit, ou bien comme un refuge, un abri. Et, comme le raconte l’histoire, ce couple est continuellement refusé, jusqu’à ce que finalement une personne aimable, bien qu’il n’ait pas de place dans son auberge, leur offre posada, refuge, hébergement dans son humble grange.

Il y a un message d’hospitalité intégré dans cette tradition. Oui, le message de Las Posadas est que malgré nos hésitations et nos peurs, nous sommes tous appelés à offrir de l’hospitalité aux étrangers. Nous sommes appelé à nous ouvrir : à ouvrir nos cœurs, à ouvrir nos maisons à ceux qui sont dans le besoin tout autour de nous, comme cette personne qui offre enfin le refuge, la Posada à Joseph et Marie. C’est un rappel aussi que nous sommes parfois appelés à improviser pour faire quelque chose d’inattendu, imprévu, inimaginable. Et comme la Bible nous le rappelle, lorsque nous montrons un tel amour, une telle compassion, une telle bonté envers les plus petits, les derniers, et les perdus de notre monde d’aujourd’hui, nous l’offrons à Jésus. 

Donc, s’il y a un message à tirer de la tradition de Las Posadas, un message pour cette veille de Noël c’est le suivant: 

L’amour de Dieu est toujours à la recherche d’un endroit pour naître.

C’était vrai quand l’ange est venu pour la première fois à Marie – et lui a dit qu’elle porterait un enfant dont le nom serait Jésus, l’élu de Dieu Très-Haut. Cet ange lui a dit que Dieu l’avait choisie pour l’aider à apporter l’amour de Dieu dans le monde. Et bien que cela ait dû être accablant pour elle, une adolescente qui vit une vie simple dans un village de Nazareth, elle a quand même dit oui. Elle ne savait peut-être pas dans quoi elle s’embarquait, mais elle croyait toujours, elle avait confiance, elle s’ouvrait… elle s’ouvrait à aimer. 

C’était vrai aussi pour Joseph, qui envisageait de s’éloigner tranquillement de Marie afin de lui épargner toute stigmatisation sociale. Vous voyez, ce n’était pas forcément nécessaire qu’il emmène Marie pour le recensement, mais en montrant un grand courage et une grande foi, il a décidé d’enregistrer leurs noms ensemble, pour mettre leurs vies, leurs histoires ensemble. C’est vrai que Joseph était sage, il a planifié bien à l’avance, il s’est ouvert à fournir un lieu pour que l’amour puisse naître.

Parce que l’amour de Dieu est toujours à la recherche d’un endroit pour naître.

C’est vrai dans notre monde aussi, un monde marqué par des guerres sans fin, où les caprices des empires déplacent encore les gens, et les réfugiés vont de pays en pays à la recherche de Posada, de refuge, d’abri, d’asile. Où les différences politiques peuvent rapidement passer de divergences d’opinion à des divisions permanentes. Nous pouvons choisir de vivre dans la peur, de ne voir que la brisure du monde d’aujourd’hui, ou nous pouvons entendre les paroles de l’ange comme si elles nous étaient adressées : N’ayez pas peur. Je vous apporte une bonne nouvelle de grande joie pour vous et pour tous les peuples. Cette nuit même, l’Amour est né parmi nous.

C’est vrai pour nous, en tant qu’individus, en tant que familles, en tant que communauté. L’amour est toujours à la recherche d’un endroit pour naître. Dieu est toujours avec nous, nous qui sommes imparfaits, indignes, insuffisamment préparés à recevoir cet amour. Peu importe, parce que Dieu a déjà décidé de venir parmi nous, de naître comme l’un de nous, de naître même en nous, afin que nous puissions à notre tour apporter l’amour de Dieu, partager l’amour de Dieu, être l’amour de Dieu pour notre prochain.

Parce que l’amour de Dieu est toujours à la recherche d’un endroit pour naître.

Dans quelques minutes, nous aurons une opportunité pour sonner à nouveau ces cloches alors que nous chantons quelques chants joyeux de Noël. Alors que nous sonnons les cloches et chantons ensemble, pensons aux millions d’endroits où l’Amour de dieu cherche encore à naître.  

« Sonnons les cloches, les cloches de Noël. 

Des cloches de joie, malgré toute la tristesse. 

Des cloches d’espoir là où le désespoir veille. 

Des cloches de courage, là où la peur est toujours présente.

Des cloches de paix pour les jours de tempête.

Des cloches de grâce pour alléger les lourds fardeaux.

Des cloches d’amour qui veux vivre en nous, avec nous, et parmi nous.

Que ces cloches de Noël sonnent non seulement ce soir, mais toute l’année. » 

Joyeux Noël. 

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